- haïssable
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• 1569; de haïr♦ Qui mérite d'être haï. ⇒ détestable, exécrable, odieux. Un individu haïssable. ⇒ insupportable. « Le moi est haïssable » (Pascal). « Je trouve la guerre haïssable, mais haïssables bien plus ceux qui la chantent sans la faire » (R. Rolland).♢ Par hyperb. Il fait un temps haïssable cet été.⊗ CONTR. Adorable, aimable.haïssableadj. Qui mérite d'être haï; odieux, détestable. "Le moi est haïssable" (Pascal).⇒HAÏSSABLE, adj.Qui mérite de la haine. Synon. détestable, exécrable, insupportable; anton. adorable, aimable.— [En parlant d'une pers.] Un individu haïssable :• 1. Il se sentit entouré de la vraie bêtise humaine, celle qui colle, qui pèse aux épaules : les êtres qui le regardaient étaient les plus haïssables crétins de la terre.MALRAUX, Cond. hum., 1933, p. 339.♦ [P. allus. à « Le moi est haïssable » PASCAL, Pensées, VII, 455, Ed. Brunschvicg] En parlant de soi-même à la troisième personne, Justin Weill a dû vouloir éviter les redoutables servitudes qui s'attachent au moi haïssable (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p. 9).— [En parlant d'un inanimé abstr.] Ces méditations d'une sentimentalité de séminaire où Marie est nommée « pauvre mère » sont haïssables au-delà de toute expression (BLOY, Journal, 1902, p. 115). Et cependant tout n'est point haïssable dans cette musique complaisante (DUMESNIL, Hist. théâtre lyr., 1953, p. 122) :• 2. Mais ce dévouement doit avoir une limite, car, ce qu'il y a de pis au monde, c'est d'oublier que le vice est haïssable en lui-même et de se mettre à aimer le vice.SAND, Lélia, 1839, p. 514.Prononc. et Orth. : [
] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. [ms.] haable « qui mérite d'être haï » (Bible, B.N. fr. 901, f° 30a ds GDF.); 2. 1569 haïssable (MONTAIGNE, Trad. de la théol. de Raym. de Sebonde, f° 272 r° ds GDF. Compl.). 1 dér. de l'ancien verbe häir (v. haïr), 2 dér. du part. prés. de haïr; suff. -able. Fréq. abs. littér. : 142.
haïssable ['aisabl] adj.ÉTYM. 1569; haable, XIIIe; de haïr.❖1 Qui mérite d'être haï. ⇒ Odieux.1 À le prendre rigoureusement, odieux exprime plutôt comme un fait ce que haïssable présente comme une capacité ou un devoir. Ce qui est odieux excite effectivement beaucoup de haine; ce qui est haïssable est bon ou propre à être haï.Lafaye, Dict. des synonymes, Haïssable, odieux.♦ (Personnes). || Un individu, un enfant haïssable. ⇒ Insupportable.2 (…) s'il ne faut pas fréquenter les mauvaises gens, encore ne faut-il pas augmenter leur humiliation et le malheur qu'ils ont d'être haïssables à tout le monde.G. Sand, la Petite Fadette, XXVIII.3 (…) ce bégueulisme s'exaspéra jusqu'à produire la plus haïssable et la plus rechignée de toutes les pécores.Léon Bloy, la Femme pauvre, I, III.♦ (Choses). ⇒ Détestable, exécrable, infâme, ignoble. || Un vice haïssable entre tous. ⇒ Maudit. || Hypocrisie particulièrement haïssable. || Une espèce de bonheur qui lui paraît haïssable (→ Dépens, cit. 6).4 Je trouve la guerre haïssable, mais haïssables bien plus ceux qui la chantent sans la faire.R. Rolland, Au-dessus de la mêlée, p. 59.5 Il y a eu un temps, de la sorte, où Ibsen voyait une hypocrisie haïssable partout où la force dissimule son droit, et partout où la faiblesse ne revendique pas le sien d'être rebelle.André Suarès, Trois hommes, « Ibsen », VI.6 Mais la moyenne en tout est haïssable, comme = médiocrité.Paul Léautaud, Propos d'un jour, p. 46.2 Par hyperbole. Détestable, très mauvais. || Il fait un temps haïssable cet été.7 La poste est haïssable; les lettres sont à Paris, et on ne veut les distribuer que demain.Mme de Sévigné, 508 in Pl., 8 mai 1676.8 Ce vent et ce froid étaient haïssables d'abord parce que « cambroussards ». À Paris, l'on n'en connait pas de pareils.J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. V, XXVII, p. 276.3 Relig., morale. Qu'il faut haïr, rejeter pour des raisons morales. || « Le moi est haïssable » (Pascal, Pensées, VII, 455). ⇒ Moi.9 Je sais aussi bien que personne, combien le « moi » est haïssable. Les autres nous sont moins indulgents que nous ne le sommes à nous-mêmes.M. Constantin-Weyer, Source de joie, I.❖
Encyclopédie Universelle. 2012.